Editeur : JC Lattès
Trois tomes :
1) Cinquante nuances de Grey
2) Cinquante nuances de Grey plus sombres
3) Cinquante nuances de Grey plus claires
Quatrième de couverture du premier tome :
Lorsque Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime chef d’entreprise Christian Grey, elle est à la fois séduite et profondément intimidée. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille à mi-temps et lui propose un rendez-vous.
Naïve et innocente, Ana est troublée de constater qu’elle est follement attirée par cet homme. Quand il lui suggère de garder ses distances, elle ne l’en désire que davantage. Mais Grey est tourmenté par ses démons intérieurs et le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre son pouvoir érotique, ainsi que la part obscure que Grey tient à dissimuler.
Ma critique :
Tout d’abord, même si je ne rentrerai pas dans les détails des trois romans de « Fifty Shades », je vais tout de même, en donnant mon point de vue, en révéler certaines grandes lignes… Par conséquent, je conseille aux potentiels lecteurs ou plutôt devrai-je dire lectrices, de ne découvrir cet article qu’après la lecture des romans.
« Fifty Shades » a été une véritable révélation littéraire. On en a tous plus ou moins entendu parlé que se soit pour son grand succès public mais également pour ses critiques peu élogieuses et le moins que l’on puisse dire c’est que cette trilogie a de quoi faire parler.
Je vais commencer par citer les atouts de ces romans.
E.L. James signe une trilogie complètement addictive. Je pense que c’est le mot qui convient le mieux aux romans. En effet, j’ai lu les trois livres en moins de trois semaines. On peine à quitter l’histoire et les personnages et cela fait un bien fou d’entrer si pleinement dans une histoire.
L’attachement aux personnages est très fort. Que se soit l’innocente Ana ou le mystérieux Christian, leur duo est terriblement passionnant. Les personnages entourant les protagonistes sont également très plaisants. Je pense à l’amie d’Ana Kate ou encore au garde du corps de Christan Taylor pour ne citer qu’eux.
Le développement des intrigues, dans les trois tomes, est très bien mené avec une écriture fluide et de bons rebondissements. J’avoue une préférence toute particulière pour le premier tome où la tension entre Ana et Christian par leur rencontre et leur découverte est divine.
E.L. James, selon moi, adresse ici un roman complètement destiné à un public féminin. Par son côté érotique (et non pornographique), mais également par un axe très (trop !) « sentimental », je ne peux qu’approuver une telle direction.
Malheureusement, « Fifty Shades » comprend également plusieurs limites.
La première, flagrante, est l’écriture. Le vocabulaire employé est très, très, très … répétitif. Entre les multiples « ma déesse intérieure » ou « mon cinquante nuances », on se demande par moment, si on ne relit pas les mêmes pages…
L’autre point qui m’a gênée est le fait que E.L. James tombe la plupart du temps dans les clichés : Christian est au final attentionné et torturé, Ana beaucoup plus solide que l’on ne peut le penser… La famille de Christian est une caricature typique de la belle famille idéale. Bref, la richesse et l’originalité ne faisaient pas parties des critères primordiaux de Madame E.L. James.
Pour finir (attention spoiler), la fin m’a malheureusement déçue… Effectivement, je souhaitais un Happy-End mais le duo Christian/Ana aurait mérité davantage de finesse et de subtilité… C’est vrai que c'est beau un Happy-End, mais la niaiserie est trop forte et gâche, selon moi, la fin du roman. Par contre, je trouve que cela est une bonne idée, à la toute fin du roman, de revenir sur la rencontre d’Ana et de Christian mais cette fois-ci du point de vue de ce dernier…
Au final, malgré ses nombreuses failles, la trilogie « Fifty Shades » se révèle pour mois une bonne surprise. En dehors de son côté érotique, Anastasia Steele et Christian Grey sont de très beaux personnages et leur histoire d’amour marquera les esprits.
J’attends maintenant impatiemment l’adaptation cinématographique, qui je l’espère sera aussi addictive, que les romans.
Extrait du roman :
Je grimace dans le miroir, exaspérée. Ma saleté de tignasse refuse de coopérer. Merci, Katherine Kavanagh, d'être tombée malade et de m'imposer ce supplice ! Il faut que je révise, j'ai mes examens de fin d'année la semaine prochaine, et, au lieu de ça, me voilà en train d'essayer de soumettre ma crinière à coups de brosse. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Tout en me répétant cette litanie, je tente une nouvelle fois de mater la rébellion capillaire. Excédée, je lève les yeux au ciel face à cette brune qui me fixe, avec son teint trop pâle et ses yeux bleus trop grands pour son visage. Tant pis. Je n'ai pas le choix : la seule façon de me rendre à peu près présentable, c'est de me faire une queue-de-cheval.
Kate est ma colocataire, et elle a été terrassée par la grippe aujourd'hui. Du coup, elle ne peut pas interviewer pour le journal des étudiants un super-magnat de l'industrie dont je n'ai jamais entendu le nom. Résultat : elle m'a désignée volontaire. Je devrais relire mes notes de cours, boucler une dissertation, bosser au magasin cet après-midi, mais non - je me tape les 265 kilomètres qui séparent Vancouver dans l'État de Washington du centre-ville de Seattle pour rencontrer le mystérieux P-DG de Grey Enterprises Holdings, Inc., grand mécène de notre université. Le temps de ce chef d'entreprise hors du commun est précieux - bien plus que le mien -, mais il a accepté d'accorder une interview à Kate. C'est un scoop, paraît-il. Comme si j'en avais quelque chose à foutre. Kate est blottie dans le canapé du salon.
- Ana, je suis désolée. Cette interview, je cours après depuis neuf mois. Si j'annule, je n'aurai pas d'autre rendez-vous avant six mois et, d'ici là, on aura quitté la fac. Je suis la rédac' chef, je ne peux pas me permettre de planter le journal. Je t'en supplie, ne me laisse pas tomber, m'implore-t-elle d'une voix enrouée.
Elle fait comment ? Même malade, elle est à tomber avec ses cheveux blond vénitien impeccablement coiffés et ses yeux verts pétillants, bien que, pour l'instant, ils soient rouges et larmoyants. Je refoule une bouffée de compassion.
- Évidemment que je vais y aller, Kate. Retourne te coucher. Tu veux de l'Actifed ou un Doliprane ?
- Actifed, s'il te plaît. Tiens, voici mes questions et mon dictaphone. Tu appuies ici pour enregistrer. Prends des notes, je décrypterai.
- Ce mec, je ne sais rien de lui, dis-je en tentant vainement de réprimer ma panique croissante.
- Avec mes questions, tu t'en sortiras très bien Allez, vas-y. Tu as une longue route à faire II ne faut pas que tu sois en retard.
- O.K., j'y vais. Retourne te coucher. Je t'ai préparé de la soupe, tu pourras la faire réchauffer plus tard.
Il n'y a que pour toi que je ferais ça, Kate.
- D'accord. Bonne chance. Et merci, Ana - comme toujours, tu me sauves la vie.
Je prends mon sac à dos en lui adressant un sourire ironique. Je n'arrive toujours pas à croire que je me sois laissé convaincre par Kate de faire ça. Cela dit, Kate pourrait convaincre n'importe qui de faire ses quatre volontés. Elle est éloquente, forte, persuasive, combative, belle - et c'est ma meilleure amie.