Date de sortie : 24 septembre 2014
Réalisé par Jeanne Herry
Avec Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte…
Synopsis : Muriel est esthéticienne. Elle est bavarde, un peu menteuse, elle aime raconter des histoires souvent farfelues. Depuis 20 ans, Muriel est aussi la première fan du chanteur à succès Vincent Lacroix. Avec ses chansons et ses concerts, il occupe presque toute sa vie.
Lorsqu'une nuit Vincent, son idole, sonne à la porte de Muriel, sa vie bascule. Elle est entrainée dans une histoire qu’elle n’aurait pas osé inventer.
Allociné note presse : 3,7/5 ; Allociné note spectateurs : 3,8/5 (887 notes)
Ma critique :
Une des bonnes surprises de la rentrée est la bonne vitalité du cinéma français. En témoignent ces films venus d’un peu ailleurs comme « Les combattants » et « Hypocrate ». « Elle l’adore » peut être admise dans cette cheek-list. Le point commun est ce que ce sont des premiers films et même de très bons films (le genre à graviter autour d’un top 10), avec des sujets originaux, un traitement original et une certaine audace.
« Les combattants » ose s’attarder d’une façon juste sur deux jeunes comme dans la série « Skins », « Hypocrate » ose la « déglamourisation » du milieu médical et « elle l’adore » se penche sur la relation ambigüe et irrationnelle du fan et de l’idole.
La grande qualité du film est son scénario d’une très grande intelligence et de précision et là, par rapport à pas mal de films, on voit que cela a été très mais très travaillé.
J’ai eu la même impression que lors de la lecture des albums de Jerôme K. Jerôme Bloche, une sorte de thriller du quotidien avec des personnes « ordinaires ». La bonne surprise pour moi, car d’autres le savaient depuis longtemps, est l’actrice tout juste auréolée de son César, Sandrine Kiberlain. Elle est géniale d’ambiguïté, de trouble et de malice et pendant toute la durée du film, on se pose cette fameuse question « Qu’est ce qui se passe dans la tête de Sandrine Kiberlain ? ». Je pense que peu d’actrices aurait pu aussi bien mener sa barque lors des scènes d’interrogatoires.
La dialectique fan/ idole est magnifiquement maitrisée dans ces rapports de force, d’attraction, de répulsion et même de vampirisation.
Un film de plus qui nous rend (encore plus) amoureux du cinéma français pour cette deuxième partie de l’année 2014.