La délicatesse, David Foenkinos

Broché : 209 pages

Editeur : Gallimard (20 Janvier 2011)

Collection : Folio

Quatrième de couverture : François pense : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, c’est parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse…

-         Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie.

Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.

Ma critique : 

J’ai été littéralement séduite par la quatrième de couverture de ce roman : à la fois drôle, fraîche et bien écrite et c’est ce qui m’a poussée à choisir ce roman dont j’avais vaguement entendu parlé du fait de ses dix prix littéraires obtenus.

J’ai adoré ce roman qui provoque une once de bien-être dès les premières pages. David Foenkinos a le talent de nous procurer des sensations à la fois fortes et diverses au fil des mots. Il parvient à mêler tristesse, humour et joie de vivre d'une page à une autre.

On suit donc la reconstruction de Nathalie, qui après le décès de l’amour de sa vie, va devoir réapprendre à vivre par elle-même et surtout face aux autres. Et, cette redécouverte d’elle-même va se faire par une rencontre à la fois audacieuse et inattendue en la personne de Markus.

Cette rencontre est très bien narrée et on se retrouve à imaginer ces instants à la fois naturels et surprenants entre ces deux êtres qui n’auraient pas du se rencontrer.

Mon seul bémol concerne la fin du roman, j’aurai aimé davantage de magie et de surprise pour clore l’histoire. Mais malheureusement, j’ai trouvé cette fin un peu niaise (le jeu du cache-cache), mais cela n’enlève rien à la qualité du roman.

Je suis bien heureuse d’avoir lu le roman avant l’adaptation cinématographique prévue pour la fin de l’année. Adaptation qui j’espère s’annonce à la hauteur du roman, en tout cas je trouve l’idée du duo Audrey Tautou-François Damiens judicieuse.

Ce roman permet d’entrer au sein d'une véritable bulle de bien-être et de fraicheur !

Extrait :

Le souvenir du baiser revint au premier plan de sa mémoire. Comment avait-elle pu l’oublier ? Chaque instant se recomposait, et elle ne put réfréner une moue de dégoût. Était-elle folle ? Depuis trois ans, elle ne s’était approchée d’aucun homme, n’avait même jamais pensé s’intéresser à quelqu’un, et voilà qu’elle avait embrassé ce collègue insignifiant. Il attendait une réponse, ce qui était parfaitement compréhensible. La temps passait. Il fallait parler : « Je ne sais pas », souffla Nathalie. Markus aurait voulu une réponse, un rejet même, mais certainement pas ce rien.

 « Vous ne savez pas ?

-          Non je ne sais pas.

-          Vous ne pouvez pas me laisser comme ça. Vous devez m’expliquer. »

Il n’y avait rien à dire.

Ce baiser était comme de l’art moderne.

Bande annonce du film La délicatesse (sortie le 21 décembre 2011) :