Orphelin, Immigré, Ferrailleur, Milliardaire, Collabo, Résistant. Criminel pour certains, héros pour d’autres… Joseph Joanovici fut tout cela, et bien plus encore. Voici son histoire….
Ma critique :
Lors d’un précédent article, j’avais évoqué tout le bien que je pensais du premier tome de cette ambitieuse série et je récidive avec ce 2eme volume de même qualité.
Le premier tome avait la particularité d’avoir un scénario non linéaire façon « Lost » avec du flashback et même du flashforward bien maitrisé. Cette fois-ci, le scénario est linéaire est une fois de plus cela se justifie pour montrer la chute morale du personnage principal où ses paradoxes seront conséquents.
Comme toute saga cinématographique commençant par « Il était une fois… », on aborde le mythe du pays, et en France c’est la période de l’Occupation, période trouble, sombre où le « bien » et le « mal » se livraient un combat complexe mais où surtout la frontière a été parfois très mince entre ces deux camps adverses.
On y voit donc une espèce de milice « franco-nazi » des plus féroces ayant des codes proches de la mafia, d’ailleurs les planches de 34 à 45 n’ont rien à envier aux grands films coréens de ces dernières années en termes de mise en scène (sans le côté baston bien sur).
On dit souvent que dans une bonne histoire il faut un bon méchant, pour ce tome avec Henri Lafont la règle se confirme amplement. L’intérêt de ce volume est de voir ce héros très secret tombé sous le poids de ses mille visages au point de se perdre totalement dans sa propre identité et seul de grands auteurs peuvent réussir ce tour de force.
Dernière petite chose, un autre personnage magnifique est confirmé c’est l’adjointe de Joseph, Lucie dont la relation avec ce dernier est d’une belle sobriété à la fois essentielle et discrète, où une simple caresse touche l’intime.
Le Chef d’œuvre se confirme avec ce tome 2, le cinéma français devrait se pencher sur les bonnes bd (et non sur Boule & Bill) comme celle-ci pour, au moins, côtoyer dans le cœur des cinéphiles le fameux « Il était une fois en Amérique ».