Le blog de chez Nana et Ryo

« Eugène, il en recevait des lettres, par poignées, il pouvait s’en faire des éventails, le salaud. Moi de Juliette, je ne recevais que du silence …»

Jean-Pierre Gibrat après son diptyque sur la seconde guerre mondiale avec « le sursis » et « vol de corbeau » s’attaque  cette fois ci à « la der des der » avec l’album « Mattéo » pour le plus grand plaisir de ses fans.

Il narre l’histoire d’un fils d’émigré espagnol  fraichement débarqué sur le sol français au début du 2Oème siècle, où s’installe petit à petit l’ombre de la première guerre mondiale. Il optera pour l’engagement militaire par amour d’une chipie et un peu de reconnaissance sociale au détriment de sa mère.

Le talent de Gibrat et son originalité se retrouvent par l'intermédiaire de son héros plongé dans la tourmente de la guerre est une fois de plus un pacifiste plus ou moins planqué et surtout il évite à merveille les pièges du genre en ne faisant pas une œuvre des plus franchouillarde via la mentalité où les décors.

Une fois de plus il lie à merveille la richesse de la langue française à un dessin magnifique où chaque case devient un tableau en soi.

Une bd qui montre la quintessence du génie français avec une œuvre à la fois épique, intime et surtout universelle.

IRS. International Revenue Service, l’organe de perception des impôts aux Etats-Unis. Agent spécial de l’IRS, Larry B. Max est détaché aux affaires les plus sensibles. OPA, pétrole, corruption. Il dispose de tous les moyens. Il est en première ligne. En guerre contre l’argent noir et les fraudes les plus criminelles !

IRS fait partie de ces bd ultra contemporaine qui comme largo winch se présente comme la nouvelle référence en thriller financier, qui a le mérite pour ce milieu peu représenté d’être fun, sans être caricaturé et surtout d’être compréhensible.

Dans ce tome on retrouve notre Larry B.Max l’archétype métro sexuel de cette décennie  entre deux âges mais beau comme un dieu dans une aventure des plus personnelles. En effet alors qu’il enquête sur une société écran voilà qui attire l’intérêt d’une dangereuse tueuse à gage qui n’hésite pas à éplucher le passé  de notre Apollon.

C’est une magnifique entrée pour en savoir davantage sur ce héros trop discret, et là ça frappe fort car on s’attaque à son jardin secret, à son talon d’Achille mais ce qui fait la force de la série au niveau dialogue, c’est son « amour secret ».

Il s’agit d’une hôtesse téléphonique pour échange coquin. On ne sait pas toujours pas si c’est avec l’argent du contribuable que ce super agent du FISC batifole au téléphone (quel suspens !!!!!!!!!!!!), mais que demander de plus quand l’action est au rendez-vous ?

L’histoire : La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et lui permettra d’affronter le regard des autres. Un récit tendre et sensible.

Ma critique : Cette Bd  a reçu le prix du public au dernier festival d’Angoulême ce qui est d’autant plus audacieux pour cette histoire d’amour entre 2 filles. J’avoue cela m’intéresse… et j’ai franchi le cap après avoir vu les magnifiques dessins. L’histoire commence où celle du film le secret de Brockback Mountain a commencé, quand l’amant ici l’amante est en face à face avec les parents de son amour, alors le récit est en grande partie un flashback digne d’une madeleine proustienne.

Ce qui frappe c’est la sensibilité, le détail des émotions qui sont distillés dans chacune des pages : la peur, le désir, l’attente, l’amour, la fraîcheur, le regret, la culpabilité, mais c’est surtout une magnifique histoire d’amour à fleur de peau où souvent cet amour se cristallise pour devenir aussi pur et fragile que le cristal.

Comme les deux héroïnes, on est bouleversé et cela peu d’œuvre accède à cette quintessence. Rarement on a parlé aussi bien d’amour, de sensibilité, de bonté, de tolérance sans une once de niaiserie, grâce à des dialogues percutants qui sont gravés dans l’esprit.

C’est bien parti pour être l’histoire d’amour de l’année ainsi que la bd de l’année, donc un grand merci à Julie Maroh (l’auteur) pour ces beaux temps de lecture offerts.

La décennie 2000 dans le milieu de la BD a permis au genre historique de trouver un nouvel  âge d’or après les Asterix, les Alexis… 

Ce nouvel âge d’or aborde l’Histoire de façon beaucoup plus adulte et ne s’oriente plus exclusivement vers la jeunesse et elle est surtout traiter de façon plus authentique.

La grande série Peplum qui est souvent mise en valeur en rayon BD est Murena. Elle n’aborde pas les personnages célèbres tel que Spartacus, Jules César, Marc Antoine mais se concentre sur l’empereur Néron dont le destin est des plus exceptionnels.

Tout ce qui fait le charme du péplum se trouve dans la BD : complot, violence, trahison, sexe de façon magistrale avec des dessins de toute beauté.

Ce tome dont le titre est « la meilleure des mères » annonce les prémices des querelles entre Néron et sa mère où les coups bas sont au rendez-vous.

Magnifique teaser à la fin de ce tome avec cette phrase concernant le jeune Neron « jeunesse éclatante, maturité sanglante ».

A mon tour de me lancer dans le grand teaser : Murena est ce qu’est le Péplum en bandes dessinées ce que  « Walking dead » est dans le « Survival » en comics.

Premier tome de la nouvelle série Lanfeust avec toujours aux manettes le duo des séries précédentes Arleston (scénariste) et Tarquin (dessinateur), je préfère le préciser d’avance tant la différence avec les séries « Lanfeust de Troy » et « Lanfeust des étoiles » est grande.

Et pour cause Lanfeust et Hébus reviennent dans leur univers d’origine 20 ans après dans l’histoire et 10 ans après pour nous lecteurs en termes de parution, la décision prise par les créateurs était de tout redynamiser tout en faisant le pont avec la série « Lanfeust de Troy ».

Pour cela ils ont changé le rythme de l’histoire, je m’explique : même si l’album fait toujours dans les 60 planches, l’histoire et la lecture ne sont plus au rythme d’une BD franco-belge mais davantage au rythme d’une série télé américaine, manga, dans son action, son intrigue, ses personnages et surtout dans ses rebondissements.

Pour résumer on est plus dans un rythme de feuilleton et le dessin s’harmonise à ce rythme avec un dessin  et un découpage similaires à un mix entre le manga et la bd franco-belge comme si la fusion entre la série « Lanfeust de Troy» et « lanfeust Quest » avait eu lieu.

C’était pour la partie « la forme » pour « le fond », il est bien sûr évident de retrouver ce petit univers et pas mal de personnages secondaires, mais on est surpris de l’intrigue qui finalement ne fait pas référence au titre de ce tome « l’énigme or-azur » et d’avoir un héros qui ne vieillit pas contrairement aux autres personnages de la série et puis d’avoir une nouvelle Cixi.

Je ne vais pas trop tarder à acheter le volume 2 de ce diptyque …