Date de sortie : 30 Janvier 2013
Réalisé par Steven Spielberg
Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn …
Synopsis : Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.
Allociné Note Presse : 3.9/5 ; Allociné Note Spectateurs : 3.5/5 (3 084 notes)
Ma critique :
« Lincoln » est arrivé dans nos salles françaises avec le meilleur des bagages que l’on peut espérer : 12 nominations aux oscars, soit le film le plus nominé pour cette cérémonie de 2013.
De plus, il s’agit du nouveau Spielberg et Lincoln est interprété par l’acteur qui rafle tous les prix : Daniel Day Lewis. Après « Amistad » et « La Couleur pourpre », il traite à nouveau de l’esclavagisme mais cette fois-ci de sa fin, avec son abolition.
Il y a quelques semaines, c’est l’ami Tarentino qui nous mettait une sacrée claque sur le même sujet avec le déjà culte « Django unchained ». Ici, l’angle abordé est plus académique voir des plus scolaires, et c’est un des problèmes du film. Lincoln est le héros d’enfance de Spielberg, or il est difficile d’y montrer ses zones d’ombres comme dans tout bon biopic qui se respecte. En effet, à aucun moment il est écorné : il n’est pas seulement fasciné par Lincoln, il aime Lincoln.
Alors Lincoln est parfait, il est pur, tout comme ses deux derniers héros cinématographiques que sont « Tintin » et « Cheval de guerre », tantôt Lincoln est le père idéal, le mari idéal, le politicien idéal, le professeur idéal, le narrateur idéal…. Aucun risque n’est pris sur lui.
Les critiques ont un peu tort d’annoncer que c’est un film dans le style « Public Senat ». Certes, on peut caricaturer ainsi mais c’est quand même Spielberg derrière la caméra et ses fans ne peuvent pas s’ennuyer, en tout cas pas moi.
Néanmoins, dans cet académisme gonflé à bloc et cette personnification de Lincoln, son traitement est des plus intéressants. Lincoln est iconique nous le savons tous, sa première scène avec deux soldats noirs en est le parfait exemple. On a l’impression d’assister à un monologue de ces deux soldats. On comprend que quelqu’un les écoute attentivement, puis se met à parler et ce nouveau interlocuteur passe à la lumière tout en restant statique à l’image de sa célèbre statue, il s’agit bien sur de Lincoln. Puis deux autres soldats se manifestent et font référence à sa grande taille, la légende, et alors Lincoln se lève et bouge, le légende revit. En partant d’un point de départ iconique, le travail du film sera de rendre ce personnage mystique.
La scène suivante Lincoln est dans un rêve, où il navigue et se rapproche d’une côte qu’il ne semble atteindre, dès lors son épouse en donnera la signification, il peut atteindre cette côte que s’il met en place le 13 ème amendement. On comprend aussi que Lincoln est très populaire, qu’il peut se permettre de se reposer sur ses lauriers, car il y a un statut de demi-Dieu.
L’assassinat ne sera pas montré (il aurait peut-être du faire un amendement sur le port d’armes), mais son corps sur des draps blanc n’est pas sans rappeler les figures et les poses de célèbres martyrs sur des tableaux représentant le Christ ou encore mieux Marat avec « la mort de Marat » de David, où ce républicain est mort pour un idéal. Le tout se termine bien sûr un flashback onirique montrant un Lincoln en plein discours pour montrer sa portée intemporelle de cet homme d’exception….
Film englué dans un académisme poussiéreux qui sent le devoir de citoyen américain pour les prochaines décennies mais qui montre surtout que Spielberg reste un grand réalisateur toujours en activité.
Bande-annonce :